Hagi

À propos

Hagi est un long chant plaintif du saxophone alto, dont les inflexions et les accents sont juxtaposés aux couches sonores du reste du quatuor, intégrant des effets de grattage sur le violon.

Le titre fait référence à une petite ville de la côte japonaise où j'ai terminé les dernières notes de la pièce, et plusieurs sons que j'y ai entendus ont inspiré mon écriture : l'utilisation du micro-ton, présent dans le théâtre Kabuki et Noh, les cloches des cérémonies bouddhistes, évoquées ici par le triangle, mais aussi par l'apparition de notes tenues sur les timbales, rappelant leur longue résonance, et les textures longues et bruyantes, hommage à la fissuration progressive des céramiques de Hagi sous l'effet du temps et de la chaleur.

Les premières minutes laissent au saxophone le temps de développer son chant, en dialogue avec les autres instruments en arrière-plan, avant de créer des combinaisons sonores autour de différentes polarités ; des duos apparaissent, mais le saxophone conserve son comportement « vocal » jusqu'à la fin de la pièce, malgré les changements de cadres acoustiques et les variations dynamiques et texturales.

Hagi s'inscrit dans une démarche personnelle de recherche sonore autour des questions d'identité instrumentale et d'hybridation.


Clara Olivares, décembre 2019